Projet AKZ

Accompagnement de la population à la lutte contre les plantes exotiques envahissantes

Le projet Ansamb Kont Zinvaziv (AKZ) a été mis en place pour lutter contre la flore invasive chez les particuliers et limiter ainsi leur propagation vers les milieux naturels.  Les Espèces Exotiques Envahissanteségalement appelée espèce introduite, étrangère, non indigène ou exogène, est une espèce étrangère qui a été introduite dans une zone en dehors de sa distribution naturelle. Cette introduction est généralement due à des causes humaines, qu’elles soient volontaires ou involontaires. (EEE) représentent une réelle menace pour la biodiversité de l’île de La Réunion qui est constituée d’un ensemble d’espèces indigènesEspèce animale, végétale ou tout autre type d’organisme vivant dont l’origine naturelle correspond à un territoire spécifique. Elle se trouve dans un écosystème de façon naturelle, sans intervention humaine. Elle n’est pas spécifique à un unique territoire (voir Endémique). et endémiquesEspèce qui se trouve exclusivement dans une région géographique spécifique et qui ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde. Elle est le résultat d’une évolution isolée d’une espèce indigène et souvent liée à des facteurs géographiques, climatiques ou géologiques particuliers.
Espèce ligneuse : végétal qui possède des tiges ayant la nature ou la consistance du bois, c’est-à-dire qui contiennent de la lignine. Les espèces ligneuses regroupent les arbres, arbustes et arbrisseaux.
précieuses et fragiles.

Une biodiversitéensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux riche mais vulnérable

889 espèces indigènes présentes à La Réunion, dont 276 menacées.

La Réunion appartient à l’un des 34 hotspots de biodiversité mondiale pour son fort taux d’endémisme en flore et faune. Environ 30 % des habitats d’origine sont encore existants et ont été intégrés dès 2007 dans le cœur du Parc national de La Réunion, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Le caractère insulaire et volcanique de notre île en fait son exception grâce à la diversité des espèces présentes mais ainsi, la rend également plus vulnérable face aux différentes menaces. En effet, les espèces endémiques ont évolué de manière isolée avec peu de concurrence et de prédation, les rendant plus fragiles face aux pressions extérieures.

La mondialisation a renforcé l’introduction volontaire ou non d’Espèces Exotiques Envahissantesespèce exotique qui menace les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces indigènes sur le territoire d’introduction dans les îles. L’ anthropisationmodification d’un milieu naturel par les activités humaines. Cela peut inclure la transformation d’espaces, de paysages ou de milieux naturels. Le résultat est un milieu anthropisé couplée à l’introduction des EEE ont concouru à la perte de 70% de notre indigénat floristique. Les EEE sont pour cela considérées comme la 1ère cause de la perte de biodiversité dans les îles océaniques.

En effet, les caractéristiques spécifiques de ces espèces en font de véritables menaces pour notre patrimoine naturel.

Le danger des Espèces Exotiques Envahissantes

Parmi les 100 espèces les plus envahissantes au monde, 60 sont présentes en Outre-Mer (source UICN).

Figures 3 et 4 : A gauche : Envahissement d’un rempart par la liane Entada rheedei ; A droite : Etranglement d’un Jamblon (Syzygium cuminii) par la liane papillon (Hiptage benghalensis).

Leurs facultés d’adaptation, de développement et de multiplication en font de redoutables compétitrices pour nos espèces indigènes. En s’accaparant la lumière et les ressources du sol et en modifiant la chimie des sols, elles peuvent totalement transformer les écosystèmes locaux et provoquer l’appauvrissement de la biodiversité.

Figure 5 : Processus d’invasion biologique

Les Espèces Exotiques Envahissantes ont la particularité de se multiplier facilement et rapidement par bouturage et/ou par dissémination des graines transportées par le vent, l’eau, les animaux, dont l’Homme. Pour la majorité d’entre elles, leur caractère invasif est reconnu au niveau mondial (Asie, Afrique australe, Amérique, Océanie, Outre-Mer…) et à La Réunion !

Cette facilité de colonisation d’un milieu complexifie la lutte contre la flore exotique envahissante et confirme la nécessité d’agir le plus tôt possible, tout en alertant et mobilisant la population dans l’action. Le projet AKZ a été construit en ce sens pour sensibiliser et impliquer les réunionnais dans la sauvegarde de son patrimoine naturel, en l’accompagnant dans la lutte contre les plantes invasives dans son jardin ainsi qu’à la plantation d’espèces indigènes.

IMPORTANT : ne ramenez pas de plantes extérieures sur l’île car elles peuvent devenir envahissantes !

Le projet « Ansamb Kont Zinvaziv » (AKZ)

Ce projet a été initié en 2019, suite à la prise d’un arrêté ministériel réglementant la lutte contre diverses espèces invasives sur le territoire de La Réunion et dans l’objectif de sensibiliser et d’accompagner différents publics dans la lutte active, dont prioritairement la population réunionnaise.

L’arrêté ministériel du 1er avril 2019 interdit 150 plantes terrestres et aquatiques à La Réunion (ci-après le lien vers le site de la DEAL détaillant les plantes interdites : Une brochure sur les plantes nouvellement interdites à La Réunion | DEAL Réunion).

Suite à cet arrêté, l’association a démarré la lutte contre le Tulipier du Gabon (Spathodea campanulata), classé parmi les 100 espèces les plus envahissantes au monde par l’UICN. De 2019 à 2021, la lutte contre les tulipiers a été menée chez les particuliers de 6 communes prioritaires.

Dans la continuité de cette action, en 2021, l’AVE2M saisit l’opportunité du dispositif « plan de relance gouvernemental » pour mobiliser un important financement permettant d’accompagner l’ensemble de la population réunionnaise à la lutte contre les arbres interdits. Dans un souci de communiquer efficacement sur l’action et de tendre vers une mobilisation progressive de la population dans la lutte, un nom a été donné au projet : Ansamb Kont Zinvaziv (AKZ). Son champ d’action s’étend à 6 autres espèces invasives :

Arbre pieuvre

Acacia mangium

Tamaris de printemps à petites fleurs

Robinet faux acacia

Arbre des fourmis

Grévillaire rouge

Une plateforme informatique a été mise en ligne sur le site https://www.zinvaziv.re, permettant aux particuliers possédant des espèces invasives interdites dans leurs jardins de s’enregistrer afin d’être mis en relation avec des professionnels de l’élagage pour les faire retirer gratuitement.

Des opérations de prospection et de sensibilisation sont organisées à l’échelle du département et progressivement des interventions d’abattage sont menées chez les particuliers impliqués dans cette lutte active.

Une fois l’arbre abattu, la souche est rognée à l’aide d’un engin spécifique ou traitée au sel pour assurer son dépérissement progressif et définitif. En fonction des situations si le rognage est impossible, le traitement au sel est alors la solution privilégiée. Mais cette dernière méthode nécessite d’être renouvelée plusieurs fois jusqu’au noircissement complet de la souche.

Les particuliers sont sensibilisés et accompagnés plusieurs mois suivant l’intervention afin de vérifier l’état de la souche de l’arbre et s’assurer de la bonne prise en compte des recommandations. 

A travers cet accompagnement, pour chaque arbre enlevé, un plant de remplacement est offert. Celui-ci est choisi au préalable par le particulier suivant la liste des espèces indigènes et endémiques de La Réunion disponibles dans les différentes pépinières partenaires. Des conseils sont apportés par l’AVE2M afin de sélectionner l’espèce la plus appropriée aux conditions météorologiques et au besoin du particulier. C’est l’opportunité de redonner place à une espèce native de La Réunion dans les jardins des réunionnais !

Retrouvez plus d’infos sur les espèces invasives à La Réunion et sur les espèces endémiques à travers les liens suivants : www.especesinvasives.re, daupi.cbnm.org, Guide haie agricole indigène à La Réunion – Armeflhor.

L’ensemble des actions mises en œuvre depuis 2019 et notamment au travers du projet AKZ de septembre 2021 à septembre 2024 ont permis de mobiliser la population réunionnaise dans la lutte concrète contre les Espèces Exotiques Envahissantes à La Réunion et également de relancer l’activité des professionnels de l’élagage impactée par la crise sanitaire. Les résultats obtenus sont encourageants et confortent la volonté de l’AVE2M à poursuivre le travail engagé et à se pencher sur de nouvelles espèces invasives qui menacent notre biodiversité.

Quelques chiffres des opérations de lutte réalisées de 2022 à 2024

662 arbres exotiques envahissants adultes abattus avec une majorité concernant le Tulipier du Gabon.

Beaucoup d’abattages ont été réalisés mais il est indispensable de poursuivre cette lutte afin de limiter la propagation des invasives vers nos milieux naturels sensibles et préserver ainsi notre biodiversité unique au monde.

Plants indigènes/endémiques distribués