Projet Fonds Vert Pétrels

Coordination des acteurs pour limiter la présence de chats en milieu naturel

La faune locale, comme les pétrels endémiquesespèce qui se trouve exclusivement dans une région géographique spécifique et qui ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde. Elle est le résultat d’une évolution isolée et souvent liée à des facteurs géographiques, climatiques ou géologiques particuliers. de La Réunion, est une des principales victimes des espèces exotiques envahissantesespèce exotique qui menace les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces indigènes sur le territoire d’introduction. Elle est menacée par deux prédateurs que sont le chat errant et les rats, eux-même espèces exotiques envahissantes. Il faut savoir qu’un seul chat présent sur une colonie de Pétrel de Barau peut en tuer 90 par an lors de la saison de reproduction. A savoir que ces oiseaux marinsoiseau qui possède un cycle de vie en mer ou sur les côtes maritimes (pour se nourrir) et sur la terre (pour la reproduction). Il possède des adaptations lui permettant de vivre sur terre et en mer (pattes palmées, glandes à sel, etc.). Certains oiseaux marins effectuent de longues migrations hors période de reproduction ne pondent qu’un unique oeuf par an à partir de leur cinquième année de vie et ont une longévité de 25 ans. Face à ce constat, une action de contrôle des chats au niveau des colonies de ces oiseaux et en périphérie doit être entreprise pour les préserver.

 

Le Parc national de La Réunion a validé en 2023 sur le dispositif « Fonds vert de l’Etat », le projet « Conservation des pétrels endémiques » afin de contribuer à la mise en oeuvre du Plan National d’Actions en faveur des pétrels endémiques de La Réunion. Ce projet a été signé en date du 23 novembre 2023 pour une durée de 3ans, pour le Parc national de La Réunion et ses deux bénéficiaires secondaires: l’AVE2M et l’IRI. L’AVE2M participe donc à ce projet en tant que bénéficiaire secondaire et contribue à la mise en oeuvre de l’action 4 qui est « Limitation de la population de chats ».

La présence de chats errants en milieu naturel est principalement liée à l’errance animale. Cette errance animale urbaine génère des flux de chats errants qui alimentent de façon importante et continue les milieux naturels, affectant négativement les populations de pétrels de La Réunion.

L’action « Limitation de la population de chats » sera mise en oeuvre de manière coordonnée par le Parc national, l’AVE2M et l’IRI.

L’AVE2M interviendra plus spécifiquement pour le contrôle des chats errants en périphérie des colonies des pétrels. A ce titre, l’AVE2M se concentrera sur les zones au sein desquelles elle a déjà mis en place des actions depuis 2015 : Cilaos (zone de la Roche Merveilleuse / Plateau de Chênes, d’Ilet à Cordes, du Col du Taïbit, et d’Ilet Salaze, du Bloc, de Kerveguen et du Bonnet de Prêtre pour le Pétrel de Barau), Entre-Deux, Tampon (Grand Bassin et la partie en amont de ses remparts: zones de Mare à Boue / Piton bleu, Bois court et Pont d’Yves pour le Pétrel noir de Bourbon). De plus, l’AVE2M poursuivra son travail vital d’accompagnement de la population, en domaine privé, afin de les amener progressivement à adopter les bons gestes pour limiter l’errance animale de façon croissante et durable. La population sera ainsi avertie de ses responsabilités, de ses droits et devoirs en qualité de propriétaire d’animaux domestiques et ou de personnes victimes de l’errance animale.

Focus sur les pétrels endémiques de La Réunion

La Réunion est la seule île au monde à accueillir deux espèces de pétrels endémiques.

Le Pétrel de Barau

Le Pétrel de Barau, Pterodroma baraui, ou Fouquet en créole, est un oiseau endémique de La Réunion, classé « En danger d’Extinction » par l’UICN (2013). La face supérieure de l’oiseau est gris bleuté et le dessous est blanc, avec une population estimée à environ 20 000 couples. Son habitat est situé entre 2 300m et 3 000m d’altitude sur les massifs du Piton des Neiges, du Gros Morne, et du Grand Bénare.
Cet oiseau marin est le seul au monde avec le Pétrel de Hawaï à nicher à des altitudes aussi élevées.

Le Pétrel noir de Bourbon

La Timize en créole, est un oiseau endémique de La Réunion, classé  » En danger critique d’Extinction «  par l’UICN (2013). C’est un oiseau marin plutôt trapu et dont le plumage et le bec sont entièrement noir. Sa population est estimée entre 50 et 100 couples reproducteurs dans le monde mais tous nicheurs à La Réunion. Le premier site de nidification a été découvert le 15 novembre 2016 par la cellule LIFE+Pétrels.

Focus sur Les Rats et les Chats

De redoutables prédateurs !

Le rat noir (Rattus rattus) et le rat gris (Rattus norvegicus)

Sont deux espèces exotiques envahissantes à La Réunion. Ces rats sont avérés comme de grands prédateurs d’oiseaux et notamment des pétrels de La Réunion. Les pétrels sont des oiseaux marins qui ne pondent qu’un œuf par an, et les rats peuvent prédater ces œufs, diminuant ainsi leurs populations. C’est dans l’optique de freiner cette prédation sur les populations d’oiseaux endémiques que l’AVE2M a mis en œuvre au sein de différents sites d’intervention, des campagnes de dératisation.

Le chat

Le chat a été introduit à La Réunion vers la fin du XVIIe siècle par des marins qui l’utilisaient comme moyen de lutte contre les rats à bord des navires. Les chats abandonnés dans les milieux naturels, se nourrissent de proies comme les oiseaux. Ces chats sont également appelés chats harets et représentent aujourd’hui une menace pour les oiseaux endémiques de l’île. Les chats harets seraient à l’origine de la disparition de 22 espèces de reptiles et de 28 espèces de mammifères, et 123 espèces d’oiseaux à l’échelle mondiale ont été identifiées comme espèces menacées par ce félin (UICN 2011). Un chat haret peut tuer 90 pétrels / an.

L’errance animale des milieux urbains génère malheureusement des flux de chats errants qui réalimentent les espaces naturels. Les actions de l’AVE2M sont donc là pour stopper cette réalimentation régulière de chats en milieux naturels. Le piégeage des chats harets en périphérie des zones de nidification de nos pétrels endémiques est vital à leur sauvegarde.